La depuración de la enseñanza y del cuerpo docente en el norte de África a partir del 17 de julio de 1936Protectorado español de Marruecos, Ceuta y Melilla, y su alcance en Tánger, Protectorado francés de Marruecos y Argelia colonial
- García Lafuente, María Isabel
- Rafael Valencia Rodríguez Director
- Ana Torres García Director
Defence university: Universidad de Sevilla
Fecha de defensa: 19 July 2019
- Leandro Álvarez Rey Chair
- María Katjia Torres Calzada Secretary
- Eloy Martín Corrales Committee member
- Bernabé López García Committee member
- Claire Marynower Committee member
Type: Thesis
Abstract
Depuis la fin du XXème siècle, de nombreux travaux de recherche ont été publiés sur l’épuration franquiste de l’éducation et du milieu enseignant en Espagne à partir du coup d’État du 17 juillet 1936. En réaction au soulèvement militaire, la République a également entrepris une épuration du corps de fonctionnaires afin de garantir sa loyauté au Gouvernement. Cependant, cette dernière fut accomplie de façon plus rapide et plus brève du fait même de l’évolution défavorable des évènements pour le gouvernement. Au contraire, les rebelles ont entrepris une épuration totale du corps de fonctionnaires et de la société en général réalisée sur une période longue avec comme finalité l’élimination des opposants au nouveau régime. Jusqu’à présent, ce mécanisme répressif n’avait guère été étudié dans les territoires espagnols de souveraineté et de protectorat en Afrique du Nord. Dans cette thèse, nous nous concentrons sur la purge du corps enseignant et de l’enseignement, dans le cadre d’une épuration générale de l’appareil d’État. Très rapidement, Melilla, Ceuta et le Protectorat espagnol du Maroc ont été occupés par l’armée rebelle, qui exécuta une répression foudroyante paralysant toute tentative de résistance. La dictature franquiste s’instaura dès lors en Afrique du Nord et, comme les directives de préparation du soulèvement l’indiquent, elle entreprit dès les premiers jours, toujours sous les ordres militaires, une épuration intense et exhaustive de tous les fonctionnaires et, parmi eux, les enseignants, les étudiants, le personnel administratif et subalterne, sans oublier l’enseignement privé et particulier. Indépendamment de leur formation ou de leurs qualités professionnelles, les professeurs et autres professionnels du milieu éducatif qui avaient publiquement signifié pendant la deuxième République leur militantisme dans des partis ou des syndicats de gauche, en franc-maçonnerie ou dans des initiatives culturelles de nature progressiste, ont été persécutés et victimes de représailles. Dans les zones territoriales limitrophes, la République survécut pratiquement jusqu’à la fin de la guerre. Les consulats espagnols de la ville internationale de Tanger, du Protectorat français au Maroc et de l’Algérie française sont restés fidèles au gouvernement. Ces territoires deviendront ensuite un refuge pour des centaines de républicains fuyant la répression depuis la péninsule, les places de souveraineté et le Protectorat espagnol. Les écoles dépendant de l’État y connurent une double épuration : d’abord républicaine puis franquiste, cette dernière commençant à la reconnaissance du Gouvernement de Burgos par la France et la Grande-Bretagne en 1939, entraînant la prise de contrôle des dépendances consulaires espagnoles. Cette recherche confirme que l’épuration qui eut lieu en Afrique du Nord se réalisa sur les mêmes bases que celle qui se déroula dans la péninsule, puisque les exécuteurs et leurs objectifs étaient les mêmes. Cependant, elle exhibe certaines particularités propres au territoire colonial nord-africain, en même temps qu’elle met en évidence que l’extrême sévérité des mesures répressives appliquées – l’élimination physique, l’emprisonnement ou l’exil – contre les personnes accusées d‘être des ennemis politiques, sévérité d’autant plus frappante que les rebelles ont rapidement pris le contrôle de la région, et qu’il n’y eut par conséquent pratiquement aucune opposition au coup d’État et donc pas d’état de guerre. Enfin, cette thèse analyse en détail le processus de cette répression de manière tant globale qu’individuelle, ainsi que sa poursuite pendant des années par le biais de l’ouverture de dossiers administratifs d’épuration, de dossiers des responsabilités politiques, de sanctions économiques, de réassignations de poste, etc., tout un ensemble de mesures qui transforma complètement l’enseignement et ses acteurs en un instrument d’endoctrinement politique et religieux au service de la diffusion des principes et des valeurs du nouveau régime victorieux en Afrique du Nord.